Mar.Co E-Motion 44: Essai Vidéo

Dès la sortie du port, une houle longue venant du sud-ouest nous accueille, avec des vagues oscillant entre un mètre et un mètre dix. C’est une condition loin d’être simple, mais parfaite pour comprendre de quelle trempe est faite cette carène. Déjà au régime minimal, l’E-Motion 44 montre une stabilité impressionnante : le roulis est presque imperceptible, le tangage doux et contrôlé. Le bateau reste neutre, ne pique jamais du nez et n’enfouit pas la proue, offrant immédiatement cette sensation de sécurité qui caractérise les projets réussiti du chantier.

La propulsion est condiée à trois Mercury V12 Verado de 600 chevaux chacun, pour une puissance totale de 1 800 chevaux. Il suffit de frôler les manettes pour sentir la poussée puissante des douze cylindres : en quelques secondes, le bateau entre en déjaugeage sans la moindre hésitation. Le passage du déplacement à la planée est fluide, progressif, dépourvu de ce creux typique des moteurs surdimensionnés. Le trim travaille peu, car l’assiette est naturellement équilibrée, et la sensation est celle d’un bateau solide et docile, toujours parfaitement maîtrisable.

À 23 nœuds, avec une consommation qui se maintient autour de 7,1 litres par mille, le confort est déjà surprenant. La houle longue ne parvient pas à perturber la trajectoire, et la carène fend l’eau avec une efficacité qui se traduit par une grande douceur et l’absence totale de vibrations. En montant à 25 nœuds, l’assiette reste parfaite et la consommation descend même à 6,2 litres au mille, signe d’une remarquable efficacité hydrodynamique. C’est la vitesse idéale pour des transferts rapides et détendus, celle qui permet de parcourir de longues distances dans le plus grand confort.

En accélerant davantage, la progression des trois V12 devient enivrante. Le bruit augmente, mais il reste rond et profond, un son de puissance maîtrisée qui accompagne l’accélération. À 30 nœuds, la consommation monte à 6,8 litres au mille, mais la sensation est celle d’un RIB qui pourrait naviguer pendant des heures sans fatiguer ni l’équipage ni le barreur. L’impact sur la vague reste toujours doux : la carène ne tape pas, ne rebondit pas, mais glisse avec élégance, confirmant la qualité du dessin de la carène et de la répartition des poids.

Puis arrive le moment d’ouvrir en grand : manettes abaissées, trim positif, et le Mar.Co E-Motion 44 décolle littéralement. 37, 40, 44, 48,3 nœuds. C’est la vitesse maximale enregistrée durant notre essai, dans des conditions assez difficiles. Cependat, le comportement reste impeccable : aucune tendance à enfourner, aucune perte de contrôle, seulement la pure sensation d’une puissance gérée avec précision. Même lors des réceptions après les vagues les plus hautes, le bateau amortit avec une douceur surprenante.

En manœuvre, la réponse est immédiate. À 30 nœuds, quelques degrés de barre suffisent pour engager un virage franc : le bateau s’incline de manière progressive, décrit la trajectoire avec régularité et garde toujours son accroche sur l’eau. En contre-virage, en traversant les vagues de retour, le comportement reste identique, sans secousses ni impacts. C’est une carène qui dialogue, qui se laisse lire et interpréter, et qui offre du plaisir même à ceux qui ont la main lourde.

Lorsque nous ralentissons autour de 20 nœuds, le grand hard-top nous enveloppe totalement, offrant un confort presque irréel. On a l’impression d’être à l’arrêt, tant la navigation est stable. Même avec la mer de face, le tangage reste contenu et la consommation se stabilise autour de 5 litres au mille, une valeur excellente pour un bateau de cette puissance et de ce poids. C’est la démonstration que l’efficacité hydrodynamique et la stabilité de route ont été des priorités absolues lors de la phase de conception.

Données de l’essai

Le Mar.Co E-Motion 44 en détail

À l’arrière, les trois Mercury V12 s’intègrent parfaitement à la ligne du bateau. L’esthétique ton sur ton met en valeur le profil sportif du maxi-RIB, tandis que la grande plateforme de bain rend les opérations dans l’eau simples et sûres. La sensation générale est celle d’un espace ample, mais aussi d’un agencement ordonné : chaque élément a sa fonction et sa place.

Les plateformes latérales rabattables sont l’une des solutions les plus spectaculaires du projet. Actionnées électriquement, elles font passer la largeur maximale de 4,55 à 5,60 mètres, transformant le cockpit en véritable terrasse sur la mer. C’est un choix qui change radicalement la perception des volumes, faisant du pont principal un espace à vivre à tout moment de la journée.

Le cœur du pont est la dinette centrale, composée de deux banquettes opposées et de deux tables électriques qui, d’une simple commande, s’abaissent pour former un grand bain de soleil ou s’élèvent pour créer un élégant espace repas. Le canapé coulissant permet de configurer deux sièges orientés vers la marche, un détail qui témoigne de l’attention portée à l’ergonomie et à la versatilité. Un peu plus en avant, le meuble-bar sert de liaison entre l’espace living et la console de pilotage. Il peut être personnalisé avec des réfrigérateurs, des congélateurs ou une plaque de cuisson à induction, et intègre un panneau de commande qui gère tous les automatismes à bord. Il représente parfaitement la philosophie Mar.Co : fonctionnalité et luxe qui cohabitent sans compromis.

Le poste de pilotage est un chef-d’œuvre d’ergonomie. Spacieux, rationnel et complet, il accueille deux grands écrans Garmin de 16”, deux écrans de service, le joystick Mercury JPO, les manettes électroniques, ainsi que les commandes de l’hélice d’étrave et du guindeau. Tout est exactement à sa place, facilement accessible, parfaitement lisible même en plein soleil. L’ensemble de la zone est protégé par un hard-top en fibre de verre avec pare-brise en cristal, doté d’essuie-glaces électriques et d’un système lave-glace : un détail digne d’un véritable bateau, et non d’un simple semi-rigide.

En avançant vers la proue, on trouve de larges passavants sûrs et bien protégés par les franc-bords, menant à un immense bain de soleil capable d’accueillir quatre personnes. Le dossier inclinable transforme l’espace en une double chaise longue, idéale pour se détendre au mouillage.