Mercury V10 Verado 400 et Verado 350: supertest comparatif

Supertest comparatif des nouveaux Mercury V10 Verado 400 et 350.

Difficile de ne pas être impressionné par le déploiement de forces que Mercury Marine a mis en place pour nous permettre de tester à fond le nouveau Mercury V10 Verado, en versions 350 et 400 chevaux. Pas moins de 20 bateaux, et un nombre considérable de moteurs, ont en effet été mis à notre disposition pendant deux jours dans le cadre légendaire et évocateur du lac X: le lieu secret où Mercury teste tous ses nouveaux produits.

Une occasion unique d’analyser dans les moindres détails les performances réelles du nouveau Mercury V10 Verado. Ce qui suit est en fait un supertest comparatif qui permettra de comparer les performances réelles de ces nouveaux moteurs hors-bord, lorsqu’ils sont installés dans des configurations simples ou multiples.

Considérations générales

On est en présence d’une véritable innovation et pas seulement parce qu’il s’agit du seul V10 à 10 cylindres du marché, mais parce que les nouveaux Mercury Verado V10 parviennent à introduire tant d’améliorations dans une seule unité de puissance que, tout en conservant le son et les performances typiques de la gamme Verado, ils parviennent également à être d’excellents moteurs de croisière, c’est-à-dire silencieux et économes en carburant lorsque cela est nécessaire.

Au cours de ces journées d’essais, tout en consacrant beaucoup de temps aux performances, j’ai également pris la peine de tester les deux nouveaux moteurs en simulant différentes vitesses de croisière, découvrant ainsi cette nouveauté, décidément inhabituelle pour des moteurs devenus célèbres pour leurs performances.

L’avantage est clair: on ne sera plus obligé de choisir les moteurs hors-bord en fonction de leur orientation (sport ou croisière) car, comme on pourra avoir les deux caractéristiques dans un seul propulseur technologiquement avancé, on n’en aura plus besoin.

Cela signifie qu’avec le nouveau Mercury V10 Verado installé à l’arrière, on peut soit s’amuser à « bricoler » et à faire des évolutions poussés par un hors-bord enragé (avec un son incroyable), soit faire de longues croisières, même à des vitesses moyennes élevées, avec une consommation très faible. Si l’on ajoute à cela le fait que les nouveaux moteurs sont également très silencieux (si l’on n’aime pas ouvrir électroniquement les échappements), il devient alors facile de comprendre qu’ils n’ont tout simplement aucune concurrence sur le marché actuel.

Lors des essais, j’ai constaté qu’à une vitesse comprise entre 3 500 et 4 500 tr/min, c’est-à-dire en régime de croisière entre 30 et 40 nœuds selon le bateau sur lequel ils sont installés, ces moteurs offrent une consommation par moteur comprise entre 35 et 45 litres par heure, très peu pour ces vitesses.

Les nouveaux Verado V10 possèdent également un couple inégalé, qui est libéré dans l’eau de manière très efficace par les nouvelles hélices quadripales Evolution X et la nouvelle boîte de vitesses hydrodynamique. Deux innovations qui, comme vous le verrez dans les tableaux d’essais individuels, signifient que ces propulseurs sont capables d’une plus grande performance pour la même puissance. En témoignent les accélérations et les vitesses de pointe atteintes lors de ces journées d’essai, qui, comme vous le verrez, sont presque excessives compte tenu de la capacité de ces moteurs à transformer la puissance en performances réelles !

Les essais

Verado V10 400: installation quadruple sur un Boston Whaler 380 Outrage

Accélérer de 0 à 30 nœuds en moins de 9 secondes est la carte de visite de cette installation quadruple Mercury Verado V10 400. La sensation de poussée est incroyable, on est simplement collé au siège tandis que le GPS affiche des vitesses croissantes comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo. En un peu plus de 25 secondes, nous sommes déjà à 60 nœuds, ce qui, comme nous l’avons déjà dit, est presque trop pour le plaisancier moyen.  Heureusement, nous sommes à bord d’une des meilleures center console du marché américain, un bateau avec une excellente coque qui parvient brillamment à « dompter » une telle puissance.

Je pars à vitesse de croisière, le grondement disparaît et laisse place à une sonorité agréable et contenue. À cette vitesse, je découvre qu’à 4 000 tr/min, je fais plus de 35 nœuds (41 mph) tout en ne consommant que 5,64 litres par mille (0,8 miles par gallon), ce qui, avec 1 600 chevaux à l’arrière et plus de 10 tonnes de poids (22 000 lbs) en ordre de marche, est très peu.

Données de l’essai

Verado V10 350: installation triple sur un Scout 355 LXF

Le Scout 355 LXF est un autre center console américaine emblématique que, par hasard, j’ai eu la chance d’essayer à Miami il y a quelques années. À cette occasion, le bateau était propulsé par la même puissance, même si les hors-bords provenaient d’un fabricant différent. En relisant mes notes de l’époque, je constate que l’avantage des nouveaux Verado V10 350 en termes de vitesse, à la même puissance, est d’environ 10 % (58,7 contre 54,4 nœuds ou 67,6 contre 62,6 mph), ce qui n’est pas négligeable.

Les nouveaux Verado 350, qui dans ce cas sont en installation triple, poussent avec force, on a vraiment du mal à percevoir la différence de puissance par rapport à leurs grands frères. L’accélération est fulgurante, seulement 8,38 secondes pour atteindre 30 mph (26 nœuds) et la sensation d’être repoussé est pratiquement la même qu’avec la 400. Aux manettes, il faut faire attention car les vitesses sont immédiatement importantes, à 4 500 tr/min nous sommes déjà au-dessus de 40 nœuds et à plein régime, c’est-à-dire à 6 350 tr/min, le GPS marque 58,7 nœuds (67,6 mph).

La consommation du Mercury V10 Verado 350 est évidemment encore plus basse que celle de ses grands frères, à plein régime le moteur ne dépasse jamais les 110 litres/heure (29 gal/h) alors que la meilleure vitesse de croisière se trouve à 4 000 tr/min où nous naviguons à la très respectable vitesse de 33,7 nœuds en consommant seulement 43,9 litres/heure (17,4 gal/h) par moteur. Très peu en effet par rapport aux performances.

Données de l’essai

Verado V10 400: installation simple sur un Ranger 622

Je vous le dis tout de suite ce test a été le plus stimulant et le plus amusant de tous. Être assis pratiquement à la surface de l’eau sur un bateau de moins de 7 mètres et de 2 tonnes, avec 400 chevaux à l’arrière et survolant littéralement l’eau à plus de 60 nœuds (70 mph), est une expérience inoubliable. L’accélération est impressionnante, chaque fois que l’on appuie à fond sur l’accélérateur, on atteint des vitesses astronomiques en un clin d’œil. Nous sommes quatre à bord, tous professionnels, mais inutile de dire que ce moteur nous séduit et que nous ne voulons pas nous arrêter.

Mais le nouveau V10 Verado parvient également à m’étonner dans ce test car, une fois notre soif d’adrénaline étanchée et l’accélérateur relâché, il est également capable de nous offrir un superbe confort de croisière. Naviguer à 30 nœuds, avec très peu de bruit et de régime, est en effet un plaisir unique. Si nous pensons alors que, même dans ce cas, nous ne consommons que 40 litres par heure, vous comprendrez alors pourquoi ce nouveau propulseur fait vraiment du deux en un.

Une paix de courte durée, cependant, car, juste le temps d’enregistrer les données dont nous avons besoin, et nous sommes de nouveau sur l’accélérateur. D’un autre côté, c’est un Verado, et il est né pour la course!

Données de l’essai

Verado V10 350: installation simple sur un SeaRay 260 SLX

Enfin, un test que j’ai beaucoup apprécié, à la fois parce que nous étions à bord d’un très beau bateau et parce que cette combinaison était parfaite. Le nouveau SeaRay SLX 260 est un « petit grand bateau » qui, avec seulement 8 mètres, parvient à offrir le même confort qu’un bateau de 10 mètres ou plus. En témoigne également le nombre incroyable de personnes à bord, pas moins de neuf, toutes confortablement assises!

J’estime notre poids en ordre de marche à environ 4 tonnes et, avec quelques doutes sur le poids total, je commence à accélérer. Le Mercury Verado V10 350 semble avoir lu dans mes pensées car, même dans ces conditions, il me fait immédiatement comprendre de quoi il est fait en sortant la coque de l’eau en un instant, comme si nous étions des brindilles. De zéro à 30 nœuds en 10 secondes environ, pas mal pour la situation dans laquelle nous nous trouvons. Puis je mets les gaz et, en une poignée de secondes, nous dépassons déjà largement les 40 nœuds, l’autotrim fait très bien son travail et le GPS indique une vitesse de pointe de 46,6 nœuds (53,6 mph)!

Je laisse la barre à un collègue et vais m’asseoir à l’arrière. Je m’enfonce dans ce luxueux canapé (quel bateau, les gars) et tandis que mes collègues s’amusent, je me rends compte que, même avec le hors-bord à pas plus de 2 mètres di distance, le niveau sonore est considérablement bas.

Mon collègue à la barre ouvre alors électroniquement l’échappement et, lui aussi, réduit les gaz. Le son inimitable du Mercury parvient à mes oreilles alors que le bateau accélère rapidement sur l’eau et un sourire niais se peint sur mon visage. Oui, je sais, je fais le travail le plus formidable du monde…

Données de l’essai