N’achetez pas ce bateau! 6 conseils pour éviter les arnaques lors de l’achat d’un nouveau bateau

Si vous pensez que l’achat d’un nouveau bateau est plus sûr que l’achat d’un yacht usé, vous vous trompez.

Malheureusement, il arrive souvent que le prix versé par les propriétaires à titre d’acompte pour l’achat de leur nouveau bateau « s’évapore » et que, l’objet de leur désire, le bateau qu’ils désirent depuis longtemps ne se matérialise pas le jour prévu du lancement.

C’est une triste réalité qui ne respecte pas le niveau du bateau acheté; superyachts, bateaux pneumatiques, voiliers et bateaux à moteur, tous partagent ce destin possible et funeste et le récent krach financier de Mondomarine, sur lequel la magistrature italienne est en train d’enquêter, confirme clairement la possibilité d’un risque réel.

La reprise économique de l’industrie de la plaisance est une réalité et les ventes de bateaux ont considérablement augmenté tant en Europe qu’à l’étranger, pour le plus grand plaisir des propriétaires et des chantiers; toutefois, c’est dans ce moment de reprise et de grand optimisme qu’on doit se protéger le plus car le danger est à tous les tournants et le risque de devenir une proie facile est réellement concret.

Heuresement, il n’est pas difficile pour les propriétaires de comprendre si le chantier leur offrant leur nouveau bateau fait partie du groupe d’entreprises qui, malgré la terrible crise des dernières années, ont préservé leur fiabilité ou si, au contraire, il appartient à ce groupe de « malins » qui pensent pouvoir tirer profit des clients, surtout si négligents.

Éviter d’analyser ce aspect serait incorrect et injuste à l’égard de tous les chantiers qui construisent et vendent leurs bateaux pour notre satisfaction depuis toujours et qui, avec difficulté, ont résisté à la crise, même payant de leur poche pour ne pas décevoir leurs propres clients.

Ils ne le méritent pas et la compétition offerte par des entreprises dépourvues de la moindre solidité financière représente, sans doute, une « concurrence déloyale » qui nuit aux chantiers et au clients qui finissent toujours par en pâtir.

Voici donc une série de conseils pour éviter les arnaques lors de l’achat d’un nouveau bateau

1) Prendre les justes informations du marché

Le marché de la plaisance aime bavarder, donc n’ hésitez pas à demander aux opérateurs, aux électriciens, aux ingénieurs et aux revendeurs de la concurrence toutes les informations dont vous avez besoin. Si un chantier va mal, il ne paie pas ses fournisseurs, il est toujours en retard avec ses livraisons, nous nous trouvons face à un risque important. C’est notre droit de nous informer.

Si beaucoup de personnes critiquent un chantier, il existe une certaine probabilité que l’achat du bateau est réellement exposé au risque.

2) « One-off » n’est pas synonyme de « premier bateau construit »

Le mot « one-off » (ou custom, personnalisé) ne signifie que le chantier est en train de construire son premier modèle ou son premier bateau. Il s’agit d’une définition souvent utilisée par certaines entreprises pour justifier le fait qu’elles ont peu ou pas d’expérience. Donc, face à cette définition, la question que vous devez vous poser est la suivante:  » Combien de bateaux avez-vous construites jusqu’à présent? ». Bien sûr, il y a des chantiers spécialisés dans la construction de bateaux personnalisé ou « one-off » mais ils sont si fameux et bien connus qu’il n’y a aucune chance de se tromper.

3) La différence entre la marque et la raison sociale

Si une marque est active sur le marché depuis des décennies, cela ne signifie pas nécessairement que l’entreprise qui le commercialise soit également établie. On trouve plusieurs marques glorieuses et célèbres sur le marché qui, toutefois, cachent une histoire de faillites et « changements de direction » qui n’ont servi qu’à gaspiller l’argent des propriétaires qui, après avoir versé des avances importantes à titre d’acompte, n’ont reçu même pas de photo de leur bateau.

Bien sûr, il y a de nombreux exemples de chantiers sauvés par de nouveaux actionnaires qui ont été capables de rétablir leur situation financière; toutefois, il suffit de regarder l’ampleur du capital social pour faire une distinction entre les « bons » et les « mauvais ». S’informer est donc essentiel.

4) Méfiez-vous des « bonnes affaires »

Soyez sur vos gardes si un vendeur prononce le mot « affaire ». Pourquoi ce bateau est-il si économique? Pourquoi dois-je conclure mon contrat aujourd’hui sans avoir le temps pour m’informer sur l’état de l’entreprise? Comment est-il possible que je sois le seul au monde à avoir trouvé ce bateau, dont le propriétaire précédent n’ a plus d’argent et donc ne peut pas faire face à la construction de la coque? Et le chantier? Pourquoi il ne complète pas la construction du bateau s’il est si avantageux?

Voilà, dans tous ces cas, la question que vous devez vous poser est la suivante:  » S’il est si avantageux, porquoi vous ne le faites pas? ». Parce que si un chantier n’a pas d’argent pour compléter un bateau, alors c’est un désastre..

5) Publicité et participation aux salons nautiques

Si un chantier ne se fait pas de la publicité et il ne participe pas aux salons nautiques, ce n’est pas bon signe. Pour un produit de l’industrie nautique, la publicité est tout car elle représente le moyen par lequel les chantiers communiquent avec leurs clients. D’ailleurs, les bateaux ne sont pas vendus au supermarché et il est presque impossible de voir un nouveau modèle au cours d’une promenade dans n’importe quel port.

Les chantiers sérieux fréquentent les salons nautiques, ils se font de la publicité, ils sont orgueilleux et aiment exposer leurs nouveaux produits. L’incidence de la publicité sur les coûts de gestion d’un chantier n’est pas élevée. Si un chantier fait des économies sur la publicité, c’est un autre mauvais signe.

6) Les chantiers sont des entreprises

Oui, c’est plus facile que ce qu’il paraît. Il suffit de demander des informations commerciales ou effectuer un extrait du RCS pour connaître ce qui est généralement connu comme le « scoring », c’est-à-dire la capacité de l’entreprise de faire face à ses engagements. Évidemment, les chantiers ne gagnent pas autant qu’ Apple ou Amazon mais, si les informations commerciales révèlent la présence d’un ordonnance de cessation, ou pire, d’un protêt bancaire, alors notre niveau de préoccupation doit nécessairement devenir plus haut.

En conclusion …

Acheter un voilier, un bateau pneumatique, un yacht ou un superyacht n’est pas différent qu’acheter un bien immeuble non flottant. L’investissement qu’on doit faire est proportionnel à nos possibilités et donc digne de notre respect et de toute notre attention. Donc, si le chantier présente un (ou plusieurs) des symptômes que nous venons d’illustrer, nous devons éteindre notre coeur et allumer notre cerveau.

De cette façon, une saison de mer heureuse nous sera garantie, loin du cabinet de notre avocat confronté à une situation bien difficile.

Toutefois, si vous avez été dupés, n’hésitez pas à nous contacter. Notre « page des ennuis » sert à donner voix à vos problèmes et éviter que d’autres personnes deviennent les victimes de dangereuses arnaques.