Mercury Diesel 3.0 L : le moteur mixte de nouvelle génération est compact, puissant et révolutionnaire

Si, en pensant aux moteurs en-bord diesel, votre mémoire rappelle des images de moteurs lourdes et volumineux, à partir de maintenant vous devrez réinitialiser tous les standards parce que Mercury Marine vient de proposer un nouveau produit très innovant. Avec un poids de 348 kg ( 358 dans la version mixte), le nouveau Mercury Diesel 3.0 L est léger, compact et se caractérise par un rapport poids/puissance inégalé: 0,75 chevaux/kg.

Remarquable est, en particulier, l’effort conceptuel visant à réduire toute sorte d’encombrement: moins de 85 centimètres par côté et 81 centimètres de hauteur assurent au nouveau monobloc un emplacement simple, en facilitant même les installations les plus difficiles.

En bref, nous parlons d’un moteur destiné à faire parler de soi au point qu’ils nous a poussés à l’essayer en avant-première lors su Salon Nautique de Gênes dans l’élément pour lequel il a été créé: la mer.

Comment est fait le nouveau Mercury Diesel 3.0 L

Le nouveau Mercury Diesel 3.0 L est un moteur common-rail avec 6 cylindres en V qui, équipé d’un turbocompresseur, est disponible tant dans la version à 230 chevaux que dans celle de 270 chevaux (celle que nous avons essayée).

Pensé pour offrir un bon couple aux plus faibles régimes, il nécessite d’un entretien essentiel. Doté d’un réservoir à huile de 8,5 litres et un intervalle de maintenance de 200 heures ( ou une année d’utilisation), il offre une considérable économie d’exercice.

Le design du moteur simplifie la maintenance en plaçant les points de service à l’avant du moteur. Les points de service pour l’huile, le liquide de refroidissement, la crépine d’eau de mer, l’huile d’embase et l’huile de direction assistée sont situés à l’avant du moteur afin de fournir des instructions de service faciles à comprendre et d’assurer un accès facile.

L’économie de poids par rapport aux autres moteurs diesel de puissance équivalente est remarquable – presque deux quintaux par moteur – et représente un avantage très important pour l’assiette du bateau qui sera équipé avec ce type de moteur. Grâce à la position où les moteurs sont installés, le bateau, en effet, profitera d’une assiette plus neutre et moins axée sur la poupe au bénéfice du confort de navigation et de la réduction des frottements ( moindre utilisation de trim/flap).

Le cadre des améliorations introduites par Mercury Diesel 3.0 L se complète avec un niveau de bruit et de vibrations très bas qui représente un avantage supplémentaire non négligeable.

Maintenant, il est temps de vérifier en mer si et comment les résultats que nous venons d’énumérer ont été atteints.

L’essai du Mercury Diesel 3.0 L

Celui choisi par Mercury pour notre essai est réellement un bateau d’exception. Avec une longueur hors-tout de 11 mètres et un déplacement de 3 tonnes, le Pirelli 1100 Cabin est le bateau idéal pour essayer les nouveaux moteurs. Disponible en versions jusqu’à 700 chevaux, notre bateau d’essai est équipé de l’option moteur la moins puissante, ce qui représente une raison supplémentaire pour voir le comportement de deux Mercury Diesel 3.0 L de 270 chevaux présents à bord.

La journée est parfaite pour effectuer un essai intéressant, la mer a été agitée par un vent de sirocco pendant la nuit et nous pouvons donc profiter des conditions idéales pour essayer les nouveaux moteurs.

Nous larguons les amarres et, à l’aide du joystick de pilotage, nous quittons le bassin qui accueille le 58ème Salon Nautique de Gênes. Hors du port, nous sommes accueillis par une houle ennuyeuse de presque 2 mètres de haut qui, tout en rendant notre essai intéressant, complique aussi les opérations de préparation de la Millevele, la régate qui, aujourd’hui, colore la mer avec le blanc de centaines de voiles.

Tournant au ralenti, les deux moteurs sont à peine perceptibles et j’ordonne aux autres passagers de trouver une place sûre à bord parce que nous allons faire face à une navigation qui est certainement bien loin d’une confortable croisière dominicale. Compte tenu que nous allons « danser » beaucoup, je positionne les commandes en mode  » levier single » et, doucement, je commence à accélérer pour essayer vitesse et consommation.

Le Pirelli avance sans problèmes et cela me réconforte beaucoup, la proue traverse les vagues et le bateau ralentit à peine devant les grandes masses d’eau. À 1,200 tr/min on navigue à 9-10 nœuds, la vitesse qui, d’habitude, met en difficulté les bateaux qui naviguent avec la proue en haut avant de planer. Mais ce n’est pas le cas ici parce que le Pirelli 1100 Cabin a déjà une bonne assiette et le poids réduit des deux moteurs à l’arrière nous permet de naviguer bien, avec la proue relativement en bas.

J’accélère encore et le bateau commence à planer tandis que le Mercury Diesel fait sentir son son. À peu plus de 2,000 tr/min, on navigue à 20 nœuds, avec un sillage parfait et une consommation de carburant de moins de 30 l/h.

Également remarquable est la performance du bateau qui, à cette vitesse et dans ces conditions de la mer, navigue encore stable et sûr. Je m’éloigne de la trajectoire des autres voiliers et j’essaie de pousser les manettes des gaz à fond; les deux moteurs rugissent et nous sommes littéralement poussés en avant.

L’accélération est incroyable, le couple excitant. À 34 nœuds, je dois décélérer parce que, dans ces conditions, on ne peut pas oser. Le Pirelli saute d’une onde à l’autre et, quand il atterrit, deux énormes moustaches blanches entourent les tubulaires. À cette vitesse ( et dans ces conditions), la consommation de carburant est environ 70 l/h: super!

Je m’arrête, je prends et remets mon chronomètres à zéro et je pousse les manettes des gaz à fond. Le compresseur est opératif après juste quelques secondes; après, on doit faire attention parce que l’accélération est tout simplement brutale. La vitesse passe de 0 à 30 nœuds en peu plus de 7 secondes, pas mal si l’on considère les conditions de la mer et le fait que cela n’est que l’option moteur la moins puissante.

À 20 nœuds, je fais des zigs-zags dans les vagues, j’essaie de suivre la mer en accélérant et en décélérant. Cela est la véritable tâche que ces moteurs doivent jouer quand les choses tournent mal en mer, on accélère jusqu’à la crête de l’onde puis on lève le pied de l’accélérateur pour descendre dans la cavité de l’onde et, enfin, on accélère de nouveau. Les nouveaux Mercury Diesel accomplissent la tâche sans hésitation. Ils sont simplement parfaits.

J’effectue une série de virages de plus en plus serrés et, à environ 20-22 nœuds, le Pirelli reste parfaitement stable.

J’accélère et ralentis mais, tant le bateau que les deux Mercury Diesel, avancent sans problèmes.

Je me retourne et je regarde les visages des autres passagers qui semblent me dire quelque chose comme  » C’est cool » ou  » ça suffit » et donc, à contrecœur, je laisse les commandes à mon collègue qui, plus sagement que moi, évite d’autres manœuvres et nous conduit au port à une vitesse de 15-18 nœuds.

Malgré les conditions de la mer, le Pirelli 1100 Cabin et les deux Mercury Diesel 3.0 L nous offrent un confort de navigation excellent; puis, la brise-lames nous accueille et notre mouvement « secoué » laisse la place à la démarche plus tranquille du bateau pneumatique dans les eaux calmes.

La proue avance sur l’eau calme à 5 nœuds tandis que les deux moteurs murmurent en silence et nous conduisent au mouillage.

L’adrénaline diminue et je réalise que je viens d’essayer deux moteurs exceptionnels.

Fiche technique du  Mercury Diesel 3.0L